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 Whispers In The Dark } Lilith

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Whispers In The Dark } Lilith Vide
MessageSujet: Whispers In The Dark } Lilith   Whispers In The Dark } Lilith Icon_minitime1Jeu 30 Sep - 6:51



    « Ligne 134 vers l’hôpital, dernier arrêt. Veuillez descendre rapidement du quai et ne rien oublier dans les compartiments. »

    Elle descendit de l’aérocar au son grésillant de la voix électronique et regarda le paysage mort qui s’étendait devant elle. Décidemment, elle ne voyait vraiment pas pourquoi elle était montée… À cette heure-ci, elle devrait déjà être chez elle, en train de faire son exposé d’Histoire. Pour ce qu’elle avait à raconter. Après tout, tout le monde savait que les livres d’Histoire étaient censurés. Non, le parrain n’était pas un homme bienveillant, pas besoin d’essayer de leur faire gober ça. Mais bref, tout ceci n’expliquait pas sa présence ici.

    Elle resta un moment plantée là, devant l’immense et lugubre bâtiment, regardant les environs d’un air un peu perdu. Puis elle fit un pas en avant et descendit de sa marche d’arrêt de bus pour commencer à cheminer le long de l’allée entourée d’arbres. Il n’y avait pas beaucoup d’arbres en ville, et les rares à y avoir trouvé leur place avaient des feuilles jaunies par la pollution. En l’occurrence, toutes les feuilles se trouvaient par terre et crissaient sous ses pas, cadavres aux couleurs rougeoyantes. Elle les regardait en avançant d’une démarche hésitante, le visage fermé. Elle en avait assez de jouer la comédie sans cesse, de faire croire qu’elle était heureuse.

    Elle fixa les nuages gris qui s’amoncelaient dans le ciel d’un œil morne. Un temps digne d’un mois d’octobre. Elle ramena sa sacoche contre ses jambes, donnant des coups dedans à chaque pas. Chaque pas qui la rapprochait un peu plus de ce lieu qu’elle tentait en vain d’ignorer. En arrivant à l’entrée du cimetière, elle déglutit avec difficulté, n’osant pas franchir la grille en fer qui paraissait prête à s’effondrer rien qu’à l’ouvrir. Que venait-elle chercher là ? Si son oncle avait réellement été supprimé, jamais on ne l’aurait enterré ici de toute façon. Enterré tout court d’ailleurs, elle ne connaissait que trop bien les méthodes efficaces pour faire disparaître un corps. Elle mit son cerveau en mode pause, juste à temps pour éviter de voir défiler des images de bains d’acide et autre lance-flammes. Elle ferma les yeux et plaça la paume de sa main sur le fer glacé de la grille avant d’y donner une légère impulsion.

    Le vent se mit brusquement à souffler pendant qu’elle pénétrait dans ce lieu digne du meilleur film d’horreur, la faisant frissonner. Ça lui donnait une raison de se persuader qu’elle ne craignait que le froid et pas les quelques fantômes qui devaient traîner par ici. Elle déambula parmi les tombes, regardant des noms presque effacés sans chercher à les décrypter, en caressant quelques unes du bout des doigts, comme pour se rapprocher de ceux qui ne sont plus. Eux aussi devaient avoir des gens qui tenaient à eux, des familles, des amis… Elle s’efforçait toujours de penser à autre chose lorsqu’elle visait la tête de quelqu’un avec son flingue ou qu’elle posait sa lame sur la gorge de sa victime, mais là, c’était différent. Elle n’avait personne à éliminer aujourd’hui, aucun petit poisson à bouffer. Elle ne savait toujours pas pourquoi ses pas l’avaient menée ici, mais ce n’était certainement pas pour faire taire un mort.

    Une goutte d’eau s’écrasa sur son nez, comme un coup du sort. Elle décida de s’arrêter, et lâcha sa sacoche qui tomba lourdement sur le sol, manquant d’y déverser son contenu par la même occasion. Elle se sentait comme vidée de ses forces, comme si son corps était devenu coton. Sans respect aucun pour le propriétaire de la tombe à côté d’elle, elle s’assit sur son marbre froid après avoir écarté d’un geste de la main les pétales séchés qui la recouvrait. Puis, posant ses mains sur ses cuisses et levant les yeux au ciel, elle attendit. Les nuages se mouvaient, moutons gris arpentant lentement les cieux. Que se passerait-il si elle restait assise ici toute la nuit ? Elle éternua deux fois et la réponse lui sauta aux yeux : elle allait s’enrhumer. Elle râla pour en se penchant pour attraper un mouchoir dans son sac. La magie était brisée, la réalité venait de la rattraper à cause d’un éternuement. Elle aurait préféré rester dans cet état de transe encore un peu, mais voilà qu’une multitude de questions inutiles se pressaient dans sa tête. Qu’allait-elle dire à ses parents concernant son retard ? Il fallait qu’elle passe à la superette en passant, elle n’avait plus de crème hydratante. Et puis, il fallait bien qu’elle se mette à son devoir d’Histoire.

    Triste routine.
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Vesuvio Contini

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MessageSujet: Re: Whispers In The Dark } Lilith   Whispers In The Dark } Lilith Icon_minitime1Sam 9 Oct - 8:52

A pill to make you numb,
A pill to make you dumb
A pill to make you anybody else…


C’était devenu un rituel. Une habitude cruellement, profondément ancrée, que celle d’enfouir le passé, d’effacer la moindre trace de vie, le moindre de ses sourires, brûler les images sur papier glacé qu’elle n’avait jamais eu, oublier les lieux qu’il aimait, oublier ses yeux posés sur elle, oublier son corps frêle l’attendant, allongé dans l’entrée, oublier ses larmes, les cris, les flots d’amour qu’elle n’arrivait à étouffer. Effacer l’amour, effacer la chaleur, oublier qu’un jour elle avait aimé, oublier la petite fille avide de liberté, étrangler dans un cul de sac la fille des réverbères aux jambes nues, effacer la tristesse de parents depuis longtemps oubliés, geler la chaleur d’un amant consumé trop vite, trop fort, oublier la porte claquée, si cliché que tout cela, gommer les contours de son ventre qui s’arrondit, dessécher les larmes de rage qui coulent, souffler sur les pétales de la fleur sanglante qui éclate sur le bitume. Briser encore un peu les souvenirs, émiettés le passé jusqu’à ce que celui-ci devienne poussière. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
C’était devenu un rituel.

Assassiner les images à coups de pilules grisantes, des billes blanches, monochromes, mortes, couleur de morgue, d’éther et d’hôpital, guérir l’âme par les sens disait Wilde, se vautrer dans cette laideur, n’être plus qu’un corps en sueur, secoué de tremblements, n’être plus qu’un corps sur le plancher, jusqu’où jour où elle s’effondrera la bouche écume, noyée dans ses vomissures et dans sa peine, la catin crevée, l’abcès percé, juste une fuite de plus, le pus qui se déverse à même le sol, tant d’horreur qui les fera grimacer au petit matin, une parole condescente, hypocrite, et la vie reprendra, tandis que la voilà disparue, oubliée de tous. Un pas de plus vers l’oubli, un pas de plus vers la folie. Un peu de plus vers le néant. N’être rien le temps d’un instant, juste une sensation, manque, ivresse, laideur d’une société, d’une vie corrompue, assumée. Se détruire dans l’espoir d’une renaissance, d’une souillure à laver. Pêcher dans l’espoir d’une rédemption. Plonger un peu plus dans cet enfer paradisiaque.

Pupilles dilatées, corps tremblants, c’est un petit crépuscule qui s’abat sur son regard, tandis qu’elle s’avance à travers la nuit fraîche, c’était devenu un rituel, un rituel qu’il faut à présent bafouer, salir de ses mains blafardes, des mains plongées jusqu’aux coudes dans la merde et dans le sang disait Sartre, moi j’ai les mains sales, mes doigts laisseront des traces indélébiles sur ton visage, fuit pauvre enfant, fuit cette souillure qui avance vers toi. C’est un rituel qu’il faut bafouer, un manque qui se fait trop fort, une culpabilité qui la saisit tandis qu’elle marche dans ce paysage crépusculaire, pas assez de rêves en concentré dans ses veines pour lui faire perdre conscience, tandis que le paysage tremblotant lui apparait avec une douloureuse lucidité, et réelles les gouttes de pluie sur son visage, réel le vent qui mord ses jambes, réelles les pierres froides lui lançant des regards lourds de reproches. C’était devenu un rituel. Un rituel qu’il faut bafouer, sortir de terre les cadavres du passé, comme pour les rendre plus réels. Se gorger de souvenirs, juste une fois, malgré la drogue qui coule dans ses veines. Si humaine dans sa fuite, dans sa recherche de rédemption. Si faible.

Des pas qui font crisser l’herbe desséchée. Des pas qui la guident, se souvenir c’est revivre un peu, c’est un réveil douloureux, une lueur trop forte pour ses rétines de nuit. C’est refaire les mêmes pas longtemps oubliés, c’est revoir cette pierre longtemps abandonnée, pauvre enfant si seul dans son sommeil, une tombe de pierre, un cercueil de bois grossièrement taillée, un dernier adieu qu’elle n’a su te faire, un enterrement où elle n’a pris la peine de venir, cruelle mère qu’elle était. Triste perdition.

Et soudain, elle la voit. Rage sourde qui l’envahit soudainement face à cette silhouette imprudemment assisse là. Silhouette innocente, malchanceuse, uniquement, tandis que la lame se dégaine, c’est un éclat argenté, tremblant, une main qui se perd, tandis qu’entourant ses épaules d’un bras, elle surgit à côté d’elle pour lui plaquer la lame contre la gorge.

- Que fais-tu là ? Sais-tu seulement à qui appartient cette tombe ?

Voix tremblotante de rage. Pauvre Lilith. Avoue simplement que tu n’aurais voulue être vue ainsi.


But all the drugs in this world
Won’t save her from herself…
(MM)

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MessageSujet: Re: Whispers In The Dark } Lilith   Whispers In The Dark } Lilith Icon_minitime1Jeu 14 Oct - 6:29

"Despite the lies that you're making
Your love is mine for the taking
My love is
Just waiting
To turn your tears to roses"



    Le froid d’une lame acérée contre sa gorge. Elle ne prit même pas la peine de sursauter, comme si elle s’y attendait. Étrange comme l’environnement dans lequel on évolue influe sur nos réactions. Elle écouta sans bouger la voix sifflant à son oreille, s’attendant à ce qu’on lui demande de vider son sac sur le sol ou de décliner son identité, voir si on s’attaquait à la bonne personne. Mais non.

    « Que fais-tu là ? Sais-tu seulement à qui appartient cette tombe ? »

    Haine, cette voix n’était que Haine. Une haine aveugle et déterminée, prête à frapper au hasard quiconque se trouverait sur son chemin. Un haine complètement perdue se raccrochant désespérément à son entourage pour ne pas tomber plus bas. Sans dire un mot, elle leva le bras droit, poignet en avant, et sortit sa lame pour la mettre en travers de celle de son agresseur. Puis elle se retourna, une entaille sanguinolente se dessinant lentement autour de son cou. Elle ne s’en préoccupa pas, elle avait l’habitude de maquiller ses blessures. Elle maquillait tout. Des sourires aux larmes, de son corps balafré à son esprit perturbé, elle cachait tout, comme un gosse poussant ses affaires sous son lit pour faire croire à ses parents qu’il a bien rangé sa chambre. Les sourcils froncés, elle dévisagea la jeune femme d’un air intrigué. Ces yeux hagards, elle les connaissait bien. Les yeux de ceux qui se perdent pour tenter de se retrouver. Un rictus méprisant passa rapidement sur son visage, ce que les petits poissons pouvaient être stupides ! Ils feraient bien mieux de tenter de devenir plus forts pour survivre dans ce monde de brutes au lieu de s’adonner à ce genre de pratiques ! Elle ferma les yeux fort, très fort, comme pour fuir devant cette vision qui lui faisait si mal au cœur, qui faisait battre le sang violement entre ses tempes et lui faisait serrer les poings jusqu’à avoir les marques de ses ongles imprimés dans sa chair.

    Elle aurait aimé lui dire les mots qu’il fallait pour qu’elle soit sauvée. Elle aurait aimé les trouver, ces mots qui aurait libéré son âme et aurait fait renaître la flamme de vie que ses yeux bleus ne reflétaient plus. Mais elle ne pouvait que la regarder plonger, elle ne pouvait pas risquer sa vie pour elle. Si elle tentait de sauver tous les pauvres petits poissons de Venise, elle se ferait bouffer avant d’avoir le temps de dire son nom. Elle se contenta donc de la fixer de ses grands yeux marrons, comme on épingle un papillon pour mieux l’étudier, et de dire d’une voix tranquille :

    « Non, je ne sais pas. À ton avis, à toi ou à moi ? »

    Et de remuer lentement sa lame pour y faire s’y réfléchir les derniers rayons du soleil, comme si elle s’en amusait. Pourtant, elle ne souriait pas. Le liquide poisseux descendait doucement vers le col de sa chemise, elle espéra en silence qu’il ne la tâcherait pas, auquel cas elle devrait trouver un point d’eau avant de rentrer chez elle. Chez elle. Ces mots restèrent en suspend dans son esprit. Cette jeune femme abîmée par la vie avait elle seulement un chez elle ? Et puis, après tout, une maison c’est quoi ? Une porte, ça se défonce à grands coups de pieds, les murs, ça se démolit, ça se brûle, ça se désintègre même depuis peu. N’y avait-il un seul endroit dans cette ville où l’on puisse se sentir en sécurité ?

    Tuer ou être tué. Et la pluie continuait de tomber.


Dernière édition par Helene Sogno le Dim 14 Nov - 6:07, édité 1 fois
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Vesuvio Contini

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MessageSujet: Re: Whispers In The Dark } Lilith   Whispers In The Dark } Lilith Icon_minitime1Mer 27 Oct - 13:32

La mort. Tendre obsession que cette grande Dame qui se penche dans ses habits d’apparats faits de ténèbres et d’ennui, ravir un dernier baiser aux lèvres frémissantes, teintées des cendres de l’adieu. Cruelle rencontre que celle de sa faux contre la gorge ridée, et c’est déjà un petite mort que sa lame qui se pose contre sa gorge d’un geste rageur, et peu lui importe ce qui est bien ou mal, Dieu ne tue t’il pas sans distinction ? * La mort, une triste agonie, un corps qui se révulse dans un dernier espoir d’échapper a l’étreinte inévitable qui arrache le cœur, serrant celui-ci jusqu’à en extirper les derniers battements, pressant jusqu'à la moelle les dernières gouttes de vie qui s’écoulent dans une rainure carmine. Et les yeux encore grands ouverts cherchant une lumière qui ne viendra plus, le visage figé, décomposé sur lequel les vers bientôt festoieront dont les lèvres cherchent à aspirer une dernière goulée d’air, les mains blanchâtres que bientôt la terre pénétrera, constituent autant de détails de ce triste puzzle, et les voila oubliées les belles images, paupières à demi closes, lourd sommeil dans un voile mortuaire blanc, dans la soie tapissée d’un cercueil, oubliés les doigts blancs serrant une fleur arrachée à emporter dans l’au delà, nous on crève sur les pavés, notre sang sur les murs, le visage défiguré par l’horreur, la chair étalée sur le sol, symbole de notre souillure. Rien n’est plus répulsif que la mort.

Et elle l’impressionne un instant cet enfant qui dégaine sans sourciller, qui laisse couler le sang sur sa propre gorge sans peur, peut être vaut-elle un peu plus que les autres à accepter ainsi la précarité de sa situation. Et elle sourit, d’un sourire sarcastique, déchiré, elle sourit de ce monde où même les enfants apprennent à tuer, elle sourit de la mort qui l’attend, peut être est-il temps de le rejoindre, de lâcher prise, à quoi bon cette vie là où l’on se débat, où l’on crache son venin à la face des passants, à quoi bon que cette existence où chaque pas n’est qu’une avancée de plus vers l’eternel fond ? Et elle sourit de la morale, elle se moque de la fatalité, elle éclate d’un rire vulgaire à la face du destin, son visage n’est que haine, son visage n’est que souillure, sa chair arrachée à mains nues, ce visage n’est pas le sien, elle se rit de la morale, de l’illusoire rédemption, bien ou mal qu’importe, la mort les fauchera tous, l’enfer n’était pas à craindre… ils l’avaient déjà inventé.**

Non, la mort n’était pas à craindre. La mort n’était qu’un soubresaut de plus, un pied de nez à offrir, une échéance à retarder. Et elle l’amuse quelque peu cette petite, dont la voix calme retentit entre les gouttes de pluie, tuer ou être tuée, superbe dilemme, et adieu triste règles masquant la réalité d’une condition, adieu peur d’une hypothétique punition, adieu liens qui restreignent, ne restent que deux bêtes débarrassées de leur humanité prêtes à s’égorger pour quelques instants de plus glanés. Et quels instants.

Joli tableau que tout cela, tandis qu’elle ne répond rien, admirant la ligne sanglante glissant contre les vetements de la jeune fille, frisonne un instant au contact de la lame de l’autre sur sa propre gorge, et la voila prise à son propre piège, elle pourrait l’égorger à l’instant même, espérer être la plus rapide en profitant de l’esprit de surprise. Ou…
Et décollant sa lame de la gorge de la jeune fille elle la lança derrière elle.
Désarmée. Vulnérable.

-Peut être pourrais je te laisser l’honneur de choisir…

Et écartant les bras d’un geste théâtral, elle sourit, et tu te dresse catin déflorée dans une mise en scène idiote, belle martyre immolée par orgueil, quand cesseras-tu donc de te débattre ?

-Qu’attend tu donc ? Tue moi. Ou en es tu seulement capable?

Et la voila la perte de contrôle, la chute tant désirée.
Ton avenir est entre ses mains.




*Entretien avec un vampire. o/
**Philosophy of a knife. (“God created Heaven, Man created Hell”.)

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Whispers In The Dark } Lilith Vide
MessageSujet: Re: Whispers In The Dark } Lilith   Whispers In The Dark } Lilith Icon_minitime1Jeu 18 Nov - 8:06

Animal I have become

I can't escape this hell
So many times I've tried
But I'm still caged inside
...


    Elle la regarda rire, son cœur se serrant dans sa poitrine au son de toute la souffrance qui en transparaissait. Ses dents crissèrent, une grimace déformant son visage juvénile. Déchirée, elle était déchirée. Elle aurait voulu crier, gémir, laisser couler ses larmes pour tenter de mettre fin à son supplice. Mais elle garda le contrôle de ses émotions, comme toujours. Pourquoi ce rire était-il pour elle une telle torture ? Elle devait s'empêcher de sombrer, ne pas fermer les yeux une seule seconde.

    À sa grande surprise, la pression contre sa gorge disparût pour laisser place à la morsure du vent sur sa plaie. Si elle était perturbée par la tournure que prenaient les événements, elle ne le montrait pas, même lorsqu'elle vit la lame de celle qui la menaçait quelques instants plus tôt tournoyer un instant dans les airs avant de tomber loin derrière elle dans un bruit métallique.

    « Peut être pourrais je te laisser l'honneur de choisir… »

    Et elle écarta les bras en signe d'abandon, un sourire tourmenté aux lèvres. La jeune fille aux cheveux bruns la contempla longuement, cet ange déchu qui ne demandait qu'une chose :

    « Qu'attend tu donc ? Tue moi. Ou en es tu seulement capable? »

    Qu'attends-tu de moi ? Perdues dans les affres de ta souffrance, tu souhaites que j'ôte cette couronne d'épines qui te lacère le crâne et s'enfonce en toi un peu plus profondément chaque jour de ta misérable vie... Le regard vide de toute expression, elle agrippa sa main libre à sa nuque et la tira à elle, sa lame laissant une traînée écarlate sur sa gorge. Approches-toi un peu plus près de la Mort, de plus en plus près, jusqu'à la toucher du bout des doigts... Sa bouche toute contre son oreille, impitoyable.

    « Tu es stupide. Tu sais très bien que je n'hésiterais pas. »

    Pourtant, elle retira sa lame et la fit rentrer à l'intérieur de son poignet. Elle plaça ensuite son visage bien en face du sien, comme si elle avait peur que, perdue comme elle était, elle ne saisisse pas le sens de ses paroles. Pauvre petit poisson égaré, Helene a eu pitié de toi. Elle a décidé de te remettre sur le droit chemin, ou tout du moins essayer. Elle soupira, elle serait toujours aussi faible...

    « Mais je ne vois pas pourquoi je te tuerais, tu ne présentes plus aucune menace. Réfléchis bien, il doit bien y avoir des gens pour lesquels tu dois vivre... »

    Disant ses mots, elle repensa tristement à son Oncle Jude. Peut-être n'était-il plus qu'une ombre, un fantôme auquel elle se raccrochait désespérément. L'être humain est faible de nature. Elle-même avait besoin de ce mirage pour ne pas tomber, pour poursuivre sa route la tête haute. Après un long silence, elle reprit :

    « Et si tu ne trouves personne qui, selon toi, ne vaille la peine de vivre pour elle... Alors vis pour moi. »

    Après tout, quelqu'un prêt à vivre ou à mourir pour vous, ça peut toujours servir. Sois à moi.
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MessageSujet: Re: Whispers In The Dark } Lilith   Whispers In The Dark } Lilith Icon_minitime1Mar 8 Fév - 14:21

Tu connaissais pas la consigne, mon ange
Tu m'as coupé par la racine, mon ange
Blanc comme un sachet d'héroine, mon ange
Tu connaissais pas les remords, ma belle
Ni ce que ça fait d'être mort au ciel


Douce sensation. Extase du condamné sentant la dernière heure venir, dernier râle, dernier cri avant que ne s’abatte la guillotine, dernier rire, comme une ultime provocation, un dernier pied de nez à la vie, avant que ne s’effondre le corps de la pute, que ne tombe en poussière la chair viciée. Et moi je suis le mal, la Crasse dans ses plus beaux apparats, et moi je suis monstre que ton dégout caresse, fiente que ton mépris rabaisse. Et moi je suis humaine. Oh je suis belle, je suis sale, je suis laide à en crever quand je danse dans ma fange, quand je me vends, quand je perds dans les tréfonds de la chair, quand je saigne, quand je saigne, quand je les blesse, je suis cruelle, je suis immonde, de celles qu’on foule du pied ou du regard, je suis condamnée, je suis hideuse.
Tout autant que vous.

Tout autant que toi gamine, tout autant qu’eux, simplement plus réelle, débarrassée des apparats et des couches d’hypocrisie, à l’image de ce vice que tous tentaient de rejeter, de ce mal morbide présent dans chaque âme. N’était-il pas monstre l’être osant effrontément se parer du nom d’Immaculé, n’était-il pas souillure, lorsque le sang coulait de ses mains, lorsqu’il semait l’horreur et la destruction avec toujours plus d’imagination, cherchant le mal encore plus loin, réduisant en morceaux par cupidité et désirs de toute puissance. Tous étaient coupables, jusqu’aux derniers. Et toi gamine, n’as tu jamais frémit aux bruits d’un meurtre, à la vision d’un cadavre, ne t’es tu jamais sentie prise de nausée pour ces images là, sur lesquels tes yeux pourtant s’attardent, pour ensuite détourner le regard, déverser ta bile sur le pavé, mais c’est trop tard, tout cela n’est que mensonges, hypocrisie a laquelle le corps s’efforce de croire. Pour ne pas s’avouer monstre. Pour ne pas s’avouer humain.

Alors elle vous méprise, se rit de vous et de vos minauderies, de vos préceptes et de vos règles, elle n’est qu’une Pute, de celles qu’on prend contre le pavé, la chair écorchée contre le mur et le cœur à vif, extase de la chair avant l’oubli, instinct bestial, réel, elle n’est qu’un Monstre, de ceux qui se font violence pour leur propre survie, ou par simple cruauté. Elle n’est que perdition. Elle n’est que réalité. Et qu’importe le reste.

Alors la sensation est cruelle. De celles qui s’immiscent sous la chair, s’incrustent au coin du cœur, envahissent peu à peu l’esprit telle la plus persistante des gangrènes. De celles qui dévorent peu à peu tout, créent l’outrage, l’indignation. Finissent par se faire accepter. Jusqu’au jour ou tout est brisé. Le passe n’est qu’éraflure, l’avenir illusion, le présent ironie. Sensation illusoire que de se savoir condamné, sans autre espoir que celui d’un instant d’oubli, d’un répit avant le dernier soupir. Et moi je crache a la face de vos bons sentiments, je gerbe la monotonie des jours au creux des caniveaux, moi je me perds, moi je m’en fous, que reste t’il quand il n’y a plus rien à attendre, plus rien à aimer, moi j’ai vendu mon âme au Diable mais ce n’était pas assez…
Moi je n’ai pas su aimer.

-Mais je ne vois pas pourquoi je te tuerais, tu ne présentes plus aucune menace. Réfléchis bien, il doit bien y avoir des gens pour lesquels tu dois vivre...

Alors elle a rit. Doucement, cruellement, de ces éclats brisés qui se mêlent aux gouttes qui tombent, de ces grincements qui éclatent et écorchent la gorge, s’échappent et retombent, lourds, bien trop lourds, droit vers le sol, vers la boue, les portes du ciel me sont fermées depuis longtemps. Non, vois tu enfant, moi ma place c’est six pieds sous terre plutôt qu’au septième ciel, moi ma place c’est ici, entre cette lame que tu n’ose libérer au creux de la chair battante de ma gorge et ces ossements de regrets que la pluie délave. Aimer est superflu, aimer est illusoire, aimer se noie entre les jambes écartées, moi je la prends ainsi la vie, a quatre pattes, ou sur le dos, qu’importe, tant que ca éclate, tant que ca brule, tant que c’est sale, sale, sale! Vois donc ce que j’en fais de ton amour.

-Et si tu ne trouves personne qui, selon toi, ne vaille la peine de vivre pour elle... Alors vis pour moi.

Peut être est ce à cet instant que le rire s’est brisé. Que ses yeux se sont posés sur elle un instant, ont dévêtu leur voile de mépris et de folie, pour la voir réellement. Peut être est a cet instant que le rire s’est tut, que le cœur a battu, boum, boum, au creux de la poitrine, serait ce une petite mort de plus? Peut être est a cet instant qu’elle l’a réellement vue.

-Vraiment? Et pourquoi crois-tu en valoir la peine?

Doucement ses doigts se lèvent, effleurent le creux de sa gorge en une caresse salace.

- Sais-tu ce que c’est d’aimer réellement? Serais tu prête à donner cela pour une inconnue? A te laisser salir, emporter? Ne prends pas de telles décisions à la légère, mon ange…

Cruauté qui teinte ses paroles, tandis que ses mains caressent sa gorge, glissent sur sa poitrine, sous son tee shirt, remontent sur sa chair nue, sans ménagement ni pudeur, alors vois tu gamine, moi je suis sale, moi je suis laide, de celles qui s’enfuiront entre tes cris de douleur et d’extase. On n’enchaine pas un monstre.

-Je suis terriblement possessive tu sais…

Et mes lèvres se collent aux tiennent, c’est rapide, c’est fugace, c’est idiot, ne me tente pas gamine, ne me donne pas envie de toi, de tes cris, de ta chair brisée, de ton innocence factice immolée sur l’autel de ma monstruosité.
Ne te perds pas pour moi.
Ne m’enchaine pas.

C’est trop tard une fois qu’on s’élance mon coeur…


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Whispers In The Dark } Lilith Vide
MessageSujet: Re: Whispers In The Dark } Lilith   Whispers In The Dark } Lilith Icon_minitime1Sam 26 Fév - 10:27



    Elle se moquait, elle se moquait d'elle, son rire résonnait entre les pierres tombales avant de tomber dans le creux de son oreille, et ce rire la laissait indifférente. Car elle savait que ce rire s'éteindrait. Pourtant, elle sentait que les muscles de ses bras se tendaient sous la pression qu'elle leur imposait, et elle s'imaginait l'étranglant, ce petit poisson qui se riait d'elle. Son visage qui devient rouge, ses mains qui se crispent et la griffent, tentant en vain de lui échapper... Mais elle estimait avoir suffisamment de sang sur les mains. Pour aujourd'hui.

    Soudain, elle remarqua que la mélodie malsaine de son rire s'était tue. Alors elle se tourna vers elle et leurs regards semblèrent se croiser pour la première fois. Comme si chacune comprenait qui elle avait vraiment en face d'elle. Une vraie personne, un vrai poisson, pas juste un figurant dans le spectacle de marionnettes de leurs vies.

    « Vraiment? Et pourquoi crois-tu en valoir la peine? »

    Le monde s'arrêta. Que le monde s'arrête, que ces doigts s'en aillent à l'autre bout de la Terre, elle ne voulait pas, elle ne voulait pas, elle ne voulait pas. Mais elle ne bougea pas. Bouger, se dégager, ce serait montrer qu'au fond elle n'était qu'une gamine, qu'elle était faible. Elle n'était pas faible. Pourtant, elle se sentait trembler sous les doigts de la jeune femme.

    « Sais-tu ce que c'est d'aimer réellement? Serais tu prête à donner cela pour une inconnue? A te laisser salir, emporter? Ne prends pas de telles décisions à la légère, mon ange… »

    Non, elle ne savait pas. Aimer. Aimer, c'est quoi ? Quand on aime, on est faible. Il n'y a plus nul part où se cacher, notre âme est nue, entièrement nue face à l'autre. Certaines personnes dont elle était chargée de l'exécution étaient tombées amoureuses d'elle, de ce qu'elles voyaient d'elle. Et c'était à cet instant, lorsqu'elles étaient les plus vulnérables, qu'elle tirait. Jamais elle n'avait rien ressenti de tel. Elle était dépendante de l'oncle Jude, mais elle aurait pût le tuer s'il s'était avéré qu'il l'avait trahie. Et il aurait été fier d'elle.

    Elle voulait que ça s'arrête... Comme un enfant qui appelle ses parents à l'aide après un cauchemar. Des larmes se mirent à perler aux coins de ses yeux, elle avait l'impression que chacune de ses caresses la marquait au fer rouge, elle aurait voulu hurler, faire taire cette voix dans sa tête qui lui susurrait de se laisser aller, de ne pas braver cette vague déferlant sur elle.

    « Je suis terriblement possessive tu sais… »

    Leurs lèvres se scellèrent et elle eût l'impression que son cœur cessait de battre. Petit à petit, le calme revint et elle ouvrit les yeux. Lucide. Ses membres ne tremblaient plus et elle fût heureuse d'avoir reprit le contrôle de la machine de son corps. Alors que la brune aux yeux de folie s'éloignait d'elle, elle ne bougea pas, elle ne se défit pas de l'emprise de ses bras, elle la regarda fixement, avec toute la droiture dont elle était capable. Elle enroula ses bras autour de son cou, pour la retenir, pour l'empêcher de fuir, pour l'empêcher d'avancer, pour être maîtresse de la situation. S'élevant pour être à son niveau, elle repoussa une mèche foncée de l'épaule de la fille de joie et murmura à son oreille, comme une berceuse :

    « Tu croyais que j'allais perdre le contrôle, hein ? Tu pensais que j'étais faible, mais le petit poisson ici, c'est TOI ! »

    Et, pour bien faire rentrer ces paroles dans sa tête de poisson, elle referma ses mâchoires sur son cou, suffisamment violement pour qu'une marque rougeâtre apparaisse sur sa peau blanche et que le sang se mette à couler lentement. Goutte. Goutte. Goutte. Comme les grains de folie d'un sablier. Enfin, elle l'empoigna par le bras pour l'entraîner à sa suite. Elle ne pouvait pas parler avec elle, tout ce qu'elles racontaient n'avait aucun sens. Elle s'approcha de la fontaine d'un air décidé et, sans un seconde d'hésitation, elle lui plongea la tête dans le bassin. L'eau était glacée, elle mordit ses bras nus et frissonnants, mais elle la maintint sous l'eau quelques secondes avant de l'aider à se relever, ses longues mèches brunes collées à son visage. Elle soupira d'un ton tranquille :

    « En espérant que tu sois bien réveillée cette fois ! »

    Elle ne supportait pas de la voir dans cet état déplorable, et elle voulait voir si, au fond de cette carapace de drogue dure, se trouvait la même femme. Pleure. Pleure, montre-moi que tu es bien humaine.
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